Ce dernier, une fois adulte, fera tout pour devenir le successeur légitime du roi assassiné[22]. Constatant que Seth s'est déjugé, Rê donne la couronne à Horus. Sa personnalité complexe évoque les couples d'opposition (visible / invisible ; lumière / obscurité ; bon / malfaisant). se voit attribuer des chapelles spécialement dédiées aux rituels osiriens. Et Seth vint selon son habitude quotidienne, et mangea les laitues qu'il mangeait habituellement ! Sa capacité de nuisance est symboliquement éloignée des lieux de cultes par l'effacement de ses images hiéroglyphiques ou par la transformation de sa tête en bélier d'Amon[107]. Traduction de Christian Bégaint[86]. Il est progressivement confondu avec Apophis, le serpent du chaos, malgré l'ancienne tradition selon laquelle il le combattait au nom de Rê. Le dieu Seth a aussi été perçu comme étant à l'origine des perturbations atmosphériques comme la tempête, le tonnerre, les bourrasques de pluie[11]. Guidés par sa ruse, sa sexualité débridée et son appétit surdimensionné, ses tours mettent en place un nouvel ordre du monde, celui que les humains connaissent actuellement, marqué par la présence du mal, du chaos et par le cycle de la vie et de la mort[n 11]. Dans le mythe, Seth est le dieu de la confusion, du désordre et de la perturbation, ce que souligne l'écriture hiéroglyphique dans laquelle l'animal séthien sert de déterminatif pour des concepts négatifs (autoritarisme, fureur, cruauté, crise, tumulte, désastre, souffrance, maladie, orage). De plus, jusqu'à la période gréco-romaine, les oasis libyques sont considérées comme des zones où les dieux Ammon et Seth partagent leurs puissances protectrices et divinatoires[101]. L'oasis de Dakhla est un îlot de verdure, de 80 km de long sur 25 km de large, perdu dans les sables sahariens à quelque 800 km à l'ouest du Caire. Horus au cœur ferme, justifié, fils d'Isis, héritier d'Osiris ! La défense de Seth ne consiste pas à nier son geste meurtrier mais de fournir une explication censée le disculper. La laitue est dans la mentalité égyptienne un légume symboliquement lié à la fertilité masculine. Les deux dieux, Amon et Seth, partagent jusqu'à la période tardive certains traits essentiels. De même, on a pu estimer que les Aventures, en raison de cet épisode de promiscuité et d'autres passages scandaleux comme la décapitation d'Isis, appartiennent à une branche spéciale de la littérature égyptienne[36]. En voyant les envahisseurs foudroyés par Seth, les défenseurs massacrent allègrement les derniers rescapés ou les mettent en fuite dans une piteuse débandade. — Temple d'Edfou (E. II, 44). Notre maître, afin que nous te contemplions, La sexualité confuse de Seth ne se limite pas à ses débordements homosexuels avec Horus, son neveu. D'après certains égyptologues comme l'Allemand Kurt Sethe (1869-1934) ou le Gallois John Gwyn Griffiths (1911–2004), le conflit entre Horus et Seth est d'origine politique et reflète les tensions tribales qui existaient alors entre les deux villes. « Bienvenu ! Tout au long de l'histoire de l'Égypte antique, le dieu Seth a bénéficié de lieux de culte, grands ou petits, disséminés le long de la vallée du Nil mais de préférence en lisière du désert au débouché de routes caravanières. Toutes ces formes sont des variantes orthographiques du même nom et ne désignent en aucune manière diverses divinités. La Stèle des quatre cents ans est une pièce archéologique découverte à Tanis en 1863 par Auguste Mariette et redécouverte en 1931 par Pierre Montet après désensablement. Dotée d'un caractère vif et rusé ainsi que d'une puissance magique incomparable, Isis devient au cours du premier millénaire avant notre ère, la figure la plus populaire du panthéon égyptien. » (paroles de Ounet), « Je massacre Seth lorsque le disque solaire se montre, la cour divine s'en réjouit, je me déchaîne contre l'ennemi, son corps est anéanti. Cependant après de longues recherches, Isis, l'épouse d'Osiris, retrouve le corps de son mari à Byblos et décide de le cacher dans la végétation des marais de Chemnis. Thot lui dit : « Sors par son front ». Un passage évoque le procès de Seth devant le tribunal des dieux à Héliopolis dans le Hout-Ser ou « Château du Prince ». En 2005, l'africaniste belge Pierre de Maret, tout en admettant que l'animal séthien soit un être fabuleux et composite, montre que l'oryctérope a sans doute servi de référent zoologique majeur pour cette construction issue de l'imaginaire humain. Parmi les dieux et les hommes, seul le dieu Seth est rangé dans la catégorie des shed kherou. Elle se trouve gravée sur un fragment de bol en porphyre, de provenance inconnue, daté de la IIe dynastie, sur un fragment d'un naos héliopolitain daté du règne de Djéser (IIIe dynastie) ou, encore, sur un bloc de pierre issu du temple funéraire de Sahourê (Ve dynastie). Je me suis emparé de lui pour toi, et je t'amène ton ennemi afin qu'il soit sous toi, ses bras au-dessus de lui. ». Cet être inéduqué et immature apparaît sous le terme égyptien de shed kherou qui signifie littéralement « élever la voix » et plus généralement « être incorrect, corrompre, attiser les conflits, provoquer l'agitation ». 222. La mère masturbe alors son fils et recueille sa semence dans un pot. L'année suivante, en 1968, le même auteur a développé ce propos dans un article qui lui est plus spécialement consacré : « The Egyptian God Seth as a Trickster »[92]. Dans le Rituel de renverser Seth, le dieu proscrit est présenté sous un portrait parlé des moins flatteur : « ...combattant dans le sein, accomplissant le mal, transgressant le droit chemin, aimant le combat, se plaisant au désordre, refusant le respect à plus ancien que lui, créant le mal, excitant le malaise par hostilité au père de ses pères, méprisant les lois, agissant en bandit prêt à tuer et à voler, seigneur du crime, haïssant la concorde, outrecuidant parmi les dieux, fomentant la guerre, suscitant le meurtre... », — Rituel de renverser Seth (extrait). (Coordonnées géographiques : 25° 54′ 00″ N, 32° 43′ 36″ E). On ne détachera pas à cause de toi. Or, le bélier est un animal à fortes potentialités génésiques. Mais voilà qu'un étranger arrive et s'installe dans mon étable et s'adresse en ces termes à mon jeune enfant : « Je te battrai, m'emparerai du troupeau de ton père et je te jetterai dehors ». Dans le mythe, la venue au monde de Seth est violente et inopportune. Horus fit un serment par le dieu en ces termes : « Tout ce qu'a dit Seth est mensonge. Sekhemib a peut-être été chassé du Nord pour trouver refuge dans le Sud où il a changé de nom pour devenir Péribsen. Dans la bande dessinée Papyrus, Seth est un adversaire ponctuel de Papyrus. Dès la Ire dynastie, l'iconographie montre des chasses royales d'hippopotame en les présentant comme des victoires d'Horus sur Seth. Christian Cannuyer, « Seth, Ba‘al et Yhwh, dieux des nuées si proches en leurs espaces célestes. Et il lui a construit un temple comme une maison parfaite d'éternité, à côté du palais du roi Apophis. » Amener un bouc, lui trancher la tête. Le taureau séthien enchaîné à Taouret. Ils crachèrent à la face d'Horus. Dans le mythe osirien, Seth assassine son frère Osiris pour régner à sa place. Cet argument ne dupe pas son auditoire et les juges condamnent Seth. Dans le MOBA de Hi-Rez Studios SMITE, Seth est un dieu jouable. Ce n'est qu'à partir de la Troisième Période intermédiaire que l'image de Seth se ternit durablement, peut-être en réaction aux prises de contrôle successives de plusieurs peuples étrangers sur le royaume d'Égypte. ». Le fils d'Isis a défendu son père. Aussitôt Seth remarque la belle et veut la séduire. Par la suite, Pi-Ramsès décline lentement du fait de la décadence socio-politique du pays et à cause de l'assèchement de la branche pélusiaque du Nil sur laquelle elle est installée. Quand aucune confusion n'avait encore surgi. Dans les Aventures d'Horus et Seth, au milieu du récit, un épisode cocasse rapporte qu'Isis a retourné la libido débordante de Seth à son encontre. Traduction de A. Barucq et Fr. Ces sceptres peuvent donc aussi être perçu comme des symboles du désordre d'autant plus que le verbe ouasy signifie « détruire, mettre en ruine »[80]. La dangerosité de ce dernier est maîtrisée par la déesse Taouret figurée avec un corps d'hippopotame muni de pattes de lion et d'un dos de crocodile (peut-être la constellation du dragon)[70]. Depuis sa castration, Seth porte le nom de Bata, le bœuf sacré de la ville de Saka[65]. Ce groupe de mot fait référence à des comportements humains perturbateurs contraires à la Maât (Harmonie cosmique et sociale) tels que la vantardise, la partialité, l'autoritarisme, le rugissement, la cruauté, la crise, le tumulte, le désastre, la souffrance, la maladie et l'affliction. En fin de compte, au bout de 80 ans, Rê le juge suprême donne la préférence à la succession directe (du père au fils) sur la succession collatérale (du frère au frère)[59]. Statuette d'hippopotame en faïence émaillée, région thébaine, Deuxième Période intermédiaire, Musée du Louvre. Cette cité est un carrefour de routes caravanières ; étape obligée entre la vallée du Nil et l'oasis de Dakhla. Grâce à sa magie funéraire, elle parvient même à concevoir un fils, Horus. L'oasis de Kharga est un site ponctué de nombreux sites archéologiques. Gorgées d'eau, ces terres stériles deviennent propre à la vie et aussitôt voient croître des plantes. Le dieu qui est à l'intérieur de ce ventre qui est mien, c'est la semence d'Osiris ! Traduction de Paul Barguet[24]. Le bâtiment a été construit en plusieurs étapes, la partie centrale remonte à Psammétique II, des éléments de décoration de Darius II et les portails de l'allée processionnelle de Ptolémée II. Les deux divinités, debout et les muscles saillants, lient vigoureusement ensemble le lotus et le papyrus (les plantes héraldiques de la Haute et Basse-Égypte) autour d'un poteau symbolisant le pouvoir politique et pacificateur de pharaon[n 18]. Pour amoindrir la violence du geste, des expressions comme « jeter au sol » ou « couché sur son flanc » paraphrasent le verbe « tuer » : « Tu es venu chercher ton frère Osiris, quand son frère Seth l'avait jeté sur son flanc de ce côté-là de la terre de Gehesti ». Les animaux sont les substituts de Seth et de ses complices qui s'en sont pris au défunt : « Le prêtre Sem : tendre le bras vers le taureau-nag de Haute-Égypte. Ce petit être symbolise l'astre lunaire dans sa période d'invisibilité mais prêt à réapparaître[51]. L'expression « Seth de Noubt » est connue dès les débuts de la civilisation pharaonique. De nos jours, l'oryctérope n'est attesté qu'à travers l'Afrique subsaharienne. D'après le Papyrus de Brooklin, une monographie religieuse rédigée sous Psammétique Ier et traitant des mythes du Delta, le transport des lambeaux du corps d'Osiris est confié à deux animaux ; les viscères sur le dos du taureau Mnévis, le tibia et l'omoplate sur celui d'un âne guidé par Isis[64]. Toutefois, il se peut que le culte de Seth ait survécu sous une forme ou une autre à Seper-Merou, longtemps après le déclin politique de la ville. Déféré devant le tribunal divin, Seth est reconnu coupable par les dieux. Dans d'autres textes, le dieu lunaire est appelé le « fils des Deux Rivaux » ou le « fils des Deux Seigneurs qui est sorti du front ». C'est ce qu'il lui a dit. Les hauts lieux de la croyance ont été le temple de la ville de Noubt (Ombos), le temple de Seper-Merou et le temple d'Avaris (Pi-Ramsès). En effet, d'après une inscription tardive gravée dans le temple ptolémaïque d'Edfou, (dédié à Horus le neveu et le rival de Seth), il est toujours fait mention de « Seth de Seper-Merou » mais sous la forme d'une imprécation insultante[81]. Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. J'ai fait pour lui des offrandes divines, qui ont été versées au complet, ayant été purifiées, afin de les sacrifier pour son alimentation chaque jour. Située dans l'est du Delta, Avaris est alors un port fluvial prospère situé sur la branche pélusiaque du Nil occupé à commercer le cuivre avec Byblos (Liban actuel). Mais, en même temps, à travers son assimilation à l'animal sacrifié, Seth est la mort que l'on peut faire mourir. Il s'agit d'un fragment des Textes des pyramides, daté de la Ve dynastie et trouvé dans l'antichambre de la pyramide de Pépi Ier. Demeure dans ton domaine, sans avoir de crainte, La mort sacrificielle de Seth vise à rétablir l'ordre cosmique que son action funeste a ébranlé. D'après la littérature sapientale égyptienne, le Silencieux est le sage par excellence, capable de maîtrise, d'écoute, de justice et de retenue. De plus, le territoire thébain (comme les territoires voués à Seth) est lui aussi situé au débouché de plusieurs routes caravanières menant au désert Libyque. Il semble toutefois que l'épisode de la mort d'Osiris ait connu des variantes discordantes. Les viols d'Anat et Ouadjet se présentent comme des variantes de l'étrange naissance du disque lunaire évoquée par les Aventures. D'après une autre source, Seth a également violé son épouse Anat ; il « la monta comme un taureau et saillit comme saillit un bélier. [87]. Dans les Textes des pyramides, sa présence est amoindrie : le hiéroglyphe de l'animal séthien est rejeté au profit d'un groupe de signes unilitères (voir plus haut Tableau 1). Les oasis les plus importantes sont, du sud au nord, Kharga, Dakhla, Farafra, Bahariya et Siwa. Le décor montre Ramsès II, au centre, en train d'offrir du vin au dieu Seth. Le sanctuaire construit en blocs de calcaire était enfermé dans une enceinte de briques crues longue d'une soixantaine de mètres et ouverte à l'est et à l'ouest par deux pylônes également en briques crues. Après avoir découvert qu'Osiris et Nephtys ont commis l'acte d'adultère (d'où Anubis serait né), Seth est au comble de la jalousie. Dans l'état actuel des connaissances, à l'instar d'autres divinités égyptiennes majeures, l'étymologie du nom de Seth reste incertaine. L'égyptologue Hermann Kees a en outre remarqué que le culte de Seth, en Égypte même, était principalement pratiqué en des villes situées aux portes du désert et d'où partaient des routes caravanières (Ombos, Seper-Merou, etc). Elle jaillit sous la forme d'un disque d'or sur la tête de Seth. Il existe dès les temps primordiaux lorsque les sphères divine et terrestre sont encore indifférenciées. Il a des traits. qui est à la tête de la Haute Égypte. Il devient « celui qui hurle dans le ciel » et ouvre le chemin au soleil. À Pi-Ramsès, le roi se fait intituler comme « le taureau de Seth ». À partir du Nouvel Empire, les sources écrites démontrent que Seth assure la protection des oasis et des routes qui y mènent depuis la vallée du Nil. Or Seth est un dieu sans limites, irrégulier et confus qui veut avoir des relations tantôt hétérosexuelles, tantôt homosexuelles. Gerald Avery Wainwright (1879-1964) a quant à lui fait remarquer que les deux sceptres Ouas et Djam ont entretenu une relation spéciale et privilégiée avec le dieu Seth. Le monde grec l'a identifié à Typhon, monstre primordial du chaos et entité maléfique comparable. Dans les textes religieux, les prêtres égyptiens ont usé de jeux de mots où le nom de Seth a été mis en rapport avec les mots tekhtek « mettre en désordre, emmêler », teshtesh « écraser » comme dans la phrase tash ni semaout Setesh « j'ai mis en pièces les compagnons de Seth » (Textes des sarcophages, chap. Durant la période ptolémaïque, le culte de Seth subit la concurrence d'un dieu nouveau Amon-Nakht « Amon est puissant » issu de la fusion théologique des dieux Amon-Rê-Horus et doté d'un temple d'importance à Ain Birbiyeh. Leurs successeurs se sont éloignés de cette thèse et ont tenté de déterminer précisément son identité zoologique. Seth invite Horus et, le soir tombé, tente une relation homosexuelle afin de l'humilier et de discréditer ses prétentions au pouvoir[32] : « Après le temps du soir, on dressa un lit pour eux, et les deux compagnons s'étendirent. Dans les rituels religieux, sa capacité de nuisance a été circonscrite par d'infinis précautions oratoires et iconographiques. Traduction de Sylvie Cauville[111]. Durant la période tardive, ce même dieu voit son nom déterminé par le hiéroglyphe de l'animal séthien[71]. Tout au long de l'histoire égyptienne, de l'Ancien Empire à la période gréco-romaine, la condamnation de Seth et son exécution donnent lieu à un rite d'abattage sacrificiel. Cercueil du Moyen Empire, Roemer und Pelizaeus Museum de Hildesheim. La nature de cet objet n’est pas certaine. Il décide alors de se venger en organisant un complot au cours duquel Osiris sera assassiné en étant noyé dans le Nil. Thot lui dit : « Sors par l'oreille ». Cet épisode positif fait de Seth un dieu protecteur dont la force et la puissance sont au service des cycles cosmiques. 148. Traduction de Claire Lalouette. Chez les Yoruba (Bénin, Nigeria) le dieu Eshu (ou Legba) est un fauteur de troubles qui transgresse les interdits. Malgré sa mauvaise réputation, le dieu Seth a réussi à trouver des adeptes dans la plus haute couche de la société égyptienne, à savoir la famille royale. Le discours de Seth permet même la création de deux glorieux surnoms attribués à Osiris. Lorsque l'un domine, l'autre ne peut se manifester et inversement. Les traits du visage sont ceux d'un sémite, sa poitrine est barré par un baudrier et son pagne, exotique, est ornée de glands. Sa représentation, au museau effilé et aux oreilles dressées mais tronquées, est une composition hybride née de l'imaginaire des Égyptiens des temps prédynastiques. 227. Ces variations de prononciation persistent durant l'époque copte dans les différents dialectes de la langue. (...) Je découpe le corps de Celui dont le nom est maudit, ses os sont livrés au grand feu, les messagers de Sekhmet ont puissance sur ses chairs. Dans un hymne à Osiris, il ainsi est affirmé qu'Isis combat grâce à sa magie les « occasions de désordre » c'est-à-dire les troubles causés par Seth et ses complices[95]. Figurine d'hippopotame massacrée par un prêtre. Seth retrouve son neveu puis arrache et enterre ses deux yeux et retourne se présenter devant le tribunal. Tandis que tu es voué à ton domaine, sans avoir de crainte. Parmi eux figure la ville de Hibis (nom grec), en égyptien Hebet « la ville de l'araire ». La bonne déesse, horrifiée, se saisit d'un couteau, tranche les deux mains, les jette dans le Nil et lui en procure de nouvelles[40]. Aveugle, Horus recouvre la vue grâce à la médecine d'Hathor. À partir de la dynastie saïte (XXVIe dynastie) ce propos vient à être illustré sur les sarcophages, dans les temples et les tombeaux par le taureau Apis portant une momie vers son tombeau. Elle est à présent conservée au Musée égyptien du Caire. Alors l'Enéade est pleinement en joie ! Au sein des temples, chaque jour, dans la crainte de voir le monde disparaître, la présence de Seth est annihilée au moyen de figurines en cire rouge sous formes de taureaux et d'ânes sur lesquelles son nom était inscrit. Sa première transgression est sa naissance volontaire, prématurée et hors norme, craché ou vomi par sa mère Nout. En retour il se voit gravement insulté par Onouris. Seth est sous le coup de chaque mauvaise action qu'il a commise, De là naquit une guerre dans laquelle ces deux peuples eurent l'un de l'autre terriblement à souffrir. Mais les années 80 devinrent rapidement le jumeau maléfique des années 60 . Seth (de l'égyptien Setesh / Soutekh) est l'une des plus anciennes divinités égyptiennes. À partir de la Troisième Période intermédiaire, l'éradication de Seth prend une tournure systématique et d'une ampleur nouvelle. Le sacrifice du taureau symbolise la fin de Seth, la fin de la mort, la fin de l'ennemi, la fin de la dualité Vie / Mort. Le terme ik « attaquer » qui peut aussi se traduire par « secouer » est à l'origine de Ikouta « Celui-qui-secoue-la-terre », tandis que le terme sah « assaillir, atteindre » est à l'origine du nom Sah désignation égyptienne de la constellation d'Orion, la forme astrale d'Osiris dans le ciel nocturne[61]. Traduction de Pierre Grandet[88]. Seth aurait alors été contraint de riposter en état de légitime défense. Seth est la contrepartie d'Osiris ; l'agent qui apporte la canicule, la sécheresse, le désordre et la stérilité. D'un point de vue mythologique, il est surtout connu pour être le meurtrier de son frère Osiris et le rival de son neveu Horus pour l'obtention du trône royal. Par rapport aux autres dieux, considérés comme plus parfaits et bénéfiques, Seth est une figure excessive et déroutante. Même la déesse Isis a eu maille à partir avec lui. Les traits de Seth l'Égyptien s'amalgament à ceux de l'Hydre de Lerne dotée de sept têtes et à ceux du serpent Apophis. D'après le papyrus des Aventures, lorsque Seth tente de coucher avec Horus, ce dernier parvient à recueillir la semence de son oncle dans ses deux mains. Dans un papyrus ptolémaïque conservé par le Musée du Louvre, Seth de passage dans cette ville tente de détruire la laitue sacrée, signe visible et annonciateur de la venue au monde prochaine d'Horus, son concurrent à la succession d'Osiris[48]. Dans une colère noire, Seth propose de gagner la couronne lors d'un combat sportif : une épreuve d'apnée sous la forme d'hippopotames. » (Paroles d'Anubis). Au IIe siècle, alors que l'Égypte est sous occupation romaine, le grec Plutarque rapporte que les habitants de ce nome, sectateur du dieu Seth, étaient constamment en conflit avec leurs voisins du nome cynopolite (XVIIe nome de Haute-Égypte), sectateurs du dieu chacal Anubis : « De nos jours, les Oxyrhynchites parce que les Cynopolitains avaient mangé de l'oxyrhynque, prirent des chiens, les immolèrent et les mangèrent comme victimes.
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